« J’ai mieux aimé les tableaux que la vie »

Jean Planque

Kosta Alex

(1925 – 2005)

 

Jean Planque a rencontré Kosta Alex vers 1958-1959. Ayant eu vent de son savoir-faire de maçon-charpentier, il lui demanda de bien vouloir se charger d’aménager le petit appartement qu’il venait d’acheter rue Mazarine. En quelque mois, le dynamique Américain multiplia par trois la surface habitable de l’ancien logis. Une amitié solide, joyeuse, s’était nouée entre les deux hommes – qui ne se démentira jamais au cours des ans. Ce n’est que quelque mois après cet événement que Jean Planque apprit, de la bouche même de celui qui était entretemps devenu Alex, qu’il était un artiste. S’étant rendu dans la petite chambre qui servait d’atelier, il fut stupéfait d’y découvrir un ensemble inédit de sculptures en terre cuite, notamment une étonnante série d’hommes au chapeau. Il s’enthousiasma aussitôt en s’émerveillant que tant de prouesse technique fût mise au service d’une imagination débordante, et cocasse. Planque acheta plusieurs pièces à Alex afin que ce dernier puisse travailler plus librement et il le mit en contact avec la galerie Claude Bernard qui l’exposa en 1964. Il aimait dans l’univers créé par le jeune artiste un classicisme des formes qui resurgit sous la drôlerie et la simplification des figures ainsi qu’une maîtrise du métier exceptionnelle, tant dans conception de ses assemblages de bois ou de carton que dans l’utilisation du bronze. Il reconnaissait dans cet art la vigueur d’un propos qui savait inventer et renouveler le langage, créant sur l’œil d’incessantes surprises.

L’échappée belle, 1966

 

Assemblage de bois peint

Hauteur : 80 cm