« J’ai mieux aimé les tableaux que la vie »

Jean Planque

Lélo Fiaux

(1909 – 1964)

 

Planque ne pouvait manquer de croiser à Lausanne dans les années de guerre Lélo Fiaux, peintre de talent et figure haute en couleurs, contrainte de revenir au pays, en 1939, au moment où le conflit éclate. Retour forcé pour cette femme qui avait épousé un Américain, était aussitôt revenue s’installer à Rome où elle eut une liaison Alberto Moravia, et qui entreprit, libre, de nombreux voyages en Grèce, au Maroc, à Tahiti. Le collectionneur la rencontre-t-il par l’intermédiaire de René Auberjonois – que tous deux fréquentent à cette période – ou par celui de Charles-Albert Cingria, dont il est alors le voisin, la chose n’est pas claire. Toujours est-il que, malgré leur différence de caractères, entre eux la sympathie est immédiate et que Planque se laisse séduire par la fantaisie de cette artiste sans complexe. Le moment venu, preuve de la confiance qu’ils se portent l’un à l’autre, Planque n’hésitera pas à rapporter chez elle un tableau ancien qu’il n’aimait plus pour lui enlever cette Liberté aujourd’hui encore conservée dans la collection. De cette femme généreuse Jean Planque recevra en outre quatre aquarelles.

La Liberté, 1945-1949

 

Huile sur toile

46 x 55 cm