« J’ai mieux aimé les tableaux que la vie »

Jean Planque

Walter Schüpfer

(1903 – 1972)

 

Bon vivant, sûr de lui hâbleur, aimant le vin et les femmes, Walter Schüpfer est l’exact opposé de Jean Planque, mais il est une figure capitale de son destin. C’est lui, en effet, qui initie le Vaudois à l’aquarelle et l’incite à fréquenter musées et galeries quand ils se rencontrent à Bâle à la fin des années vingt. C’est aussi lui qui l’encourage à négocier ses premiers achats de tableaux pendant la guerre, et c’est lui, enfin, qui le présente en 1954 au jeune Ernst Beyeler en quête d’un associé à Paris. Une amitié indéfectible entre les deux hommes s’en est suivie, Planque aidant son ami par l’acquisition de quelques-unes de ses toiles et en facilitant, après sa mort, l’organisation d’une exposition à la galerie Beyeler. Lorsqu’il se rend à Bâle en 1973, Planque note avec cette sincérité qui lui permettait de réviser constamment ses jugements, pour peu qu’ils fussent guidés par l’instinct : « Mon étonnement a été très grand. Je ne connaissais pas les œuvres des dernières années de sa vie. Le rapprochement avec l’œuvre de Tobey et Bissière est sensible, visible. Sa personnalité s’affirme, sa marque existe. Et qui plus est, ses dessins, aquarelles sont en rapport direct avec la musique, autre penchant, et combien important, que Schüpfer possédait très fortement ».

Sans titre, 1970

 

Aquarelle sur papier vélin

17,7 x 12,8 cm