Henri Laurens
(1885 – 1954)
L’amour de Planque pour le cubisme explique la présence de Laurens dans sa collection. Si l’artiste est l’une des figures les plus discrètes du mouvement, il n’en est pas la moins habile. Il transforme l’art de la sculpture, en la faisant descendre de son piédestal, en l’allégeant à l’aide de toutes sortes de passages et ouvertures où s’engouffrent les vides, devenu aussi présents que les pleins. De nouveaux matériaux allégés, bois, cartons, aluminium, étoffes ou objets récupérés achèvent, dans son travail, de déplacer axes et gravités en leur substituant une instabilité féconde, une incertitude de mouvement plus propres à satisfaire le regard d’un homme traversant une ville moderne que les lourds bronzes néoclassiques qui encombrent encore ses places. Dans l’œuvre nommée « Guitare », c’est la sobriété de la construction qui touche Jean Planque. Que quelques morceaux de papier d’emballage, vite découpés, agencés, collés et griffonnés, puissent résonner si juste, voici ce qui constitue le miracle à ses yeux.
Guitare, 1917
Papiers collés, fusain, craie sur papier vélin
22,6 x 28,5 cm (ovale)
© 2017, ProLitteris, Zurich