« J’ai mieux aimé les tableaux que la vie »

Jean Planque

Brèves

 
 

Exposition Sorel Etrog et installation d’une sculpture dans le patio du musée Granet

Ayant eu vent de l’enthousiasme que Jean Planque avait manifesté devant certaines de ses œuvres – découvertes par le collectionneur quelques mois à peine avant de disparaître dans un accident de voiture – Sorel Etrog a souhaité honorer la mémoire de Jean Planque en offrant quelques pièces à sa Fondation.

Ainsi, dès 2007, plusieurs dessins et sculptures ont rejoint l’ensemble réuni par le Suisse et sont régulièrement exposés dans la Chapelle des Pénitents blancs, annexe du Musée Granet.

L’imposante sculpture en bronze intitulée Large Bull, qui a pris place le 21 novembre 2022 dans le patio du Palais de Malte, appartient à une série de variations consacrées à cette figure par l’artiste à la fin des années 1960.

Du 31 mars au 31 août 2023, une exposition présentée sur la deuxième mezzanine de la Chapelle des Pénitents, évoque de manière élargie le thème du Link, motif essentiel chez cet artiste qui s’est efforcé tout au long de son œuvre de rassembler les morceaux épars d’une unité brisée dès l’enfance lors des pogroms perpétrés par les nazis à Laşi en Roumanie, durant la Seconde Guerre mondiale, et dont sa communauté et sa famille ont été les victimes.

 

Inauguration de l'installation du Large Bull de Sorel Etrog

Large Bull, 1969

Bronze

Donation récente

Mouse Reymond-Rivier, proche amie de Jean Planque, vient de léguer à notre Fondation deux toiles de Félix Vallotton.

La première, Le Canal d’Hiver, date du séjour de trois semaines que fit le peintre à Saint-Pétersbourg en hiver 1913 et d’où il rapporta ce souvenir du canal reliant la Moika à la Neva et qu’enjambe, en arrière plan, le pont de L’Hermitage.

La seconde toile, Composition avec figures, 1926, évoque quelques nus féminins enfouis dans un paysage naturaliste aux couleurs denses et chargées de mystère.

Ces deux tableaux sont exposés depuis la mi-juillet dans la chapelle des Pénitents blancs à Aix-en-Provence.

Ouverture et Vallotton(s)

Félix Vallotton

Canal gelé et pont près de l’Hermitage, Pétersbourg, 1913

Huile sur toile

81 x 65 cm

Ouverture et Vallotton(s) 1

Félix Vallotton

Paysage composé avec trois figures, 1923

Huile sur toile

65 x 81 cm

En prévision de l’ouverture prochaine de la chapelle des Pénitents d’Aix-en-Provence, les espaces d’exposition où est présentée la collection Jean Planque ont fait l’objet d’un rafraîchissement et d’un nouvel éclairage. A cette occasion un ensemble d’œuvre de Kosta Alex a été accroché sur la seconde mezzanine, non loin des toiles de Jean Dubuffet. Plusieurs de ces pièces – objet d’un don généreux de la part de la dernière compagne de l’artiste – sont montrées ici pour la première fois, notamment la grande idole en bois intitulée Head, datée de 1960, et inspirée par les statues monumentales de l’île de Pâques.

Accrochage Alex printemps 21

Kosta Alex, The Man of Kalahari, 1965

Assemblage de bois

Don de l’artiste à la Fondation en mémoire de Jean Planque

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Kosta Alex, Vue d’ensemble de l’accrochage, printemps 2021

Kosta Alex, Head, 1960

Assemblage de bois

Don d’Agneta Siry

Peintre, dessinateur, sculpteur, graveur, céramiste, poète et photographe Francisco Toledo fut un artiste engagé sur tous les fronts : créateur prolifique, il a en outre animé pendant des années la vie culturelle de sa ville, Oaxaca au Mexique, en y ouvrant musées et ateliers. Venu compléter sa formation à Paris en 1960, il y expose pour la première fois à la galerie Flinker. C’est là que Jean Planque découvre l’œuvre de cet inconnu âgé d’à peine vingt ans. Aussitôt fasciné par cet univers assez éloigné de sa sensibilité, il se passionne pour son art et acquiert plusieurs de ses œuvres. Le Suisse est séduit par cette peinture profondément attachée aux valeurs de la terre et dans le même temps traversée par d’étranges créatures issues d’un monde chamanique. L’accrochage actuellement présenté à la Chapelle souhaite rendre honneur à cet artiste charismatique décédé le 5 septembre dernier.

Parmi les nouveautés de la chapelle, un ensemble d’œuvres d’Alexandre Hollan, issu des différents dons que l’artiste a fait à la fondation Jean et Suzanne Planque, est également présenté sur la deuxième mezzanine.

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Francisco Toledo

Personnages et animaux dans la nuit, vers 1965

Encre et aquarelle sur papier vergé

23,8 x 31,5 cm

Accrochage automne 19 Toledo Hollan 4

Alexandre Hollan

Le « Déchêné » (grand chêne sur le plateau de Viols-le-fort), Espace, 2003, Mouvement, 2014, Forme, 2006

Gouaches

Exposition Traverser la lumière à la Piscine, Roubaix

Après le musée Granet, Aix-en-Provence, puis le Kunstmuseum Pablo Picasso, Münster, c’est au tour de la Piscine, Roubaix, d’accueillir l’exposition « Traverser la lumière » du 19 octobre 2019 au 2 février 2020.

Pour cette troisième étape, le corpus s’est enrichi de plusieurs prêts provenant notamment du Centre Pompidou et du Musée d’Orsay.

Une petite exposition consacrée à la chapelle d’Hem et ses vitraux de Manessier sera également présentée dans les espaces temporaires du Musée.

Si vous prévoyez de visiter l’exposition, ne manquez pas la chapelle d’Hem, joyaux du renouveau de l’art sacré. Dans une architecture du bâlois Hermann Baur, Alfred Manessier y a réalisé des murs de verre tout-à-fait remarquables. Une tapisserie de la Sainte face de Rouault y est également visible, ainsi que du mobilier liturgique et des sculptures d’Eugène Dodeigne.

La télévision suisse allemande a réalisé un beau reportage sur l’exposition visible ici.

Brouillon auto 9

Mur sud de la Chapelle d’Hem, Consacrée en 1958

Dalle de verre

Picasso, Homme et femme, tête, en prêt à la Fondation Vuitton, Paris, à l’occasion de l’exposition « Le nouveau monde de Charlotte Perriand » du 2 octobre prochain au 24 février 2020

Jean Planque a acquis cette toile à la galerie Leiris quelques mois à peine après le décès de sa femme Suzanne : de telle sorte qu’on peut voir dans cet ajout tardif à sa collection une sorte d’hommage à leur couple. Au service de la galerie Beyeler de Bâle depuis 1954, Planque a entretenu durant une vingtaine d’années des rapports étroits avec la galerie Leiris et, plus précisément, dans deux circonstances : d’abord, début des années 60, lors d’une crise du marché, en recommandant à Picasso de ne jamais cesser ses ventes… Ce bon conseil lui valut de la part de la galerie parisienne le privilège de pouvoir faire un premier choix parmi les œuvres du maître nouvellement arrivées à Paris : Planque retint à cette occasion une très belle Femme au miroir datée de 1959. Mais c’est surtout en raison de la profonde amitié que Picasso portait à Jean Planque et de la confiance que la galerie Leiris accordait à ce dernier, que Ernst Beyeler, put acquérir, en été 1965 – privilège exceptionnel –, plus de vingt toiles auprès de l’artiste. Cette vente directe constitue en effet un événement quasi unique dans la carrière de Picasso, toujours resté fidèle à son marchand. Picasso expliqua alors à Beyeler en désignant Planque et en le prenant par l’épaule : « Vous savez, si je fais cela, c’est parce que je l’aime bien, lui ! »

Brouillon auto 8

Homme et femme, tête, 1969

Huile sur toile

130 x 97 cm

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Vue de la galerie Leiris redessinée par Charlotte Perriand avec Picasso, Homme et femme. Tête, au mur.

DR

 

L’association LES AMIS DE JEAN PLANQUE a récemment été créée à Bâle.

Elle est l’initiative de quelques critiques, collectionneurs et amateurs suisses.

Son objectif est de mieux faire connaître la personnalité de Jean Planque qui, entre 1954 et 1972, mis au service de la galerie Beyeler de Bâle, son regard exceptionnel sur la peinture de son temps.

L’association souhaite ainsi faire rayonner cette figure exemplaire, d’une part en organisant des événements autour de sa collection et, d’autre part, en soutenant des projets en relation avec la Fondation Jean et Suzanne Planque.

Association des amis de Jean Planque

Jean Planque au début des années 60 entre Ernst Beyeler (à droite sur la photo) et le pasteur Paul Hassler, dans le jardin de ce dernier à Bâle.

L’étape allemande de l’exposition « Traverser la lumière » est visible du 11 mai au 29 septembre 2019 au Kunstmuseum Picasso de Münster.

Alfred Manessier, l’un des artistes que nous présentons dans cette exposition, a par ailleurs réalisé des vitraux dans la région, et notamment un remarquable ensemble à l’église Unser Lieben Frauen de Brême.

Alfred Manessier

L’assassinat de Monseigneur Romero, 1979

Aquarelle

77 x 58 cm

Le 9 novembre 2018, a été inaugurée l’exposition itinérante « Traverser la lumière ».

Elle défend la cause d’un groupe de peintres français, proches les uns des autres, qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, préférèrent être dénommés «non-figuratifs» plutôt qu’ «abstraits». Ils s’opposent en cela aux maîtres de la pure abstraction (dans la continuité de Kandinsky et de Mondrian) ou encore aux «expressionnistes abstraits» américains (Jackson Pollock, Willem de Kooning …) alors en voie de s’imposer en Europe.
Outre Roger Bissière, qui en fut à la fois le représentant le plus âgé et en un sens le maître, ce courant regroupait Jean Bazaine, Elvire Jan, Jean Le Moal, Alfred Manessier et Gustave Singier.

En dépit du soutien de certaines grandes galeries, comme, à Paris, la galerie Drouin, la galerie de France, la galerie Jeanne Bucher et la galerie Maeght, de différents écrivains, collectionneurs et critiques, ce courant fut injustement négligé, surtout à partir des années 1970, et le moment paraît venu de lui restituer son importance.

C’est en 1952 que Jean Planque, encore sous l’emprise de la leçon de Cézanne, découvre très ému la peinture d’Alfred Manessier à la Galerie de France. Cette révélation marque un tournant dans son approche de l’art moderne : «devant ces tableaux, j’ai soudain eu le pressentiment d’une vérité, d’un art non figuratif qui pourrait exprimer mieux, et plus fortement, que l’art figuratif», écrit-il dans son journal en 1972.

Le cœur de l’exposition est constitué, à côté des peintures de Bissière choisies par Jean Planque, par une centaine d’œuvres réunies par un collectionneur suisse, auxquelles viennent s’ajouter les prêts de plusieurs musées importants. L’exposition se tiendra d’abord (du 9 novembre 2018 au 31 mars 2019) au Musée Granet, à Aix-en-Provence, où la Fondation Planque est installée, puis (du 11 mai au 29 septembre 2019) au Kunstmuseum Pablo Picasso de Münster en Allemagne et enfin (du 18 octobre 2019 au 2 février 2020), à La Piscine, musée de la Ville de Roubaix.

 

 

Traverser la lumière 3

Affiche de l’exposition,

détail d’une œuvre de Jean Bazaine

Chant de l’aube II, 1985

Collection particulière

Traverser la lumière 4

Jean Le Moal

Composition, 1958

Automne, 1958-1960

Garrigue, 1959

Collection particulière

Traverser la lumière 9

Elvire Jan

Ensemble d’œuvres présentées dans l’exposition

Collection particulière

Traverser la lumière 2

Alfred Manessier

Vue de la salle où sont exposées les 4 Passions de 1986

conservées à Sion, Musée d’Art