« J’ai mieux aimé les tableaux que la vie »

Jean Planque

Alexandre Hollan

(né en 1933)

Alexandre Hollan est le dernier artiste que Jean Planque ait découvert. L’œil attiré par un fusain qui était accroché au mur, il s’enquit aussitôt du nom du peintre et manifesta le désir de le connaître. Hollan se souvient parfaitement d’avoir été frappé par la gentillesse exquise d’un visiteur désolé de déranger, admirant avec envie le beau désordre et les préparatifs du travail qui s’accomplissait là chaque jour. Il put aussi constater le sérieux retrouvé par l’amateur au moment de contempler les œuvres défilant sous ses yeux, ainsi que la sévérité de son jugement : avec beaucoup de sûreté Planque écartait ce qui ne l’intéressait pas, ne donnant aucune explication, paraissant plutôt sous l’emprise d’une émotion intense dès que son regard s’arrêtait sur un dessin. Le peintre se souvient aussi de quelle profonde nostalgie pouvaient être empreintes certaine réflexions de Jean Planque, éprouvant une grande tristesse de ne pas avoir su exercer ses dons en créant, s’étant toute sa vie senti si proche du secret, mais n’ayant jamais trouvé en lui les forces de l’exprimer. Et il mesurait encore plus cruellement cette distance dans la compagnie d’un peintre qui, comme Alexandre Hollan, s’est voué sans concession ni retard à la passion de son art.

Le Grand Chêne, 2006

Acrylique sur toile

142 x 184 cm

Don de l’artiste en souvenir de Jean Planque

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