Simon Hantaï
(1922 – 2008)
C’est à la fin des années 50, à la recherche de jeunes peintres intéressants pour le compte de la galerie Beyeler que Jean Planque découvre Hantaï : « Je me souviens de cette révélation, Hantaï. Vu ces tableaux dans une librairie-galerie, avenue Victor-Hugo, chez Fournier, aujourd’hui rue du Bac. Tableaux surréalistes. Très extraordinaires. Tumulte et multitude de formes enchevêtrées, têtes, personnages. Ou abstraits. Formes seules. Traits fulgurants. J’achetai deux tableaux pour moi. J’en ai encore un. » Jean Planque, Journal, septembre 1973. Cette Composition orange et noire remonte à un temps qui précède de peu le recours aux premiers pliages, c’est-à-dire à une période où l’intervention de la main est encore perceptible. Si l’écriture s’est libérée de toute intention lisible ou explicative, elle n’est pas encore entièrement déprise du corps et trahit une maîtrise reflétant une certaine autorité du geste, radicalement abandonnée plus tard avec la méthode des toiles pliées.
Composition orange et noire, 1958
Huile sur toile
98 x 74,8 cm
© 2017, ProLitteris, Zurich