Pablo Palazuelo
(1916 – 2007)
Avec Palazuelo Planque atteint au point extrême de sa relation à l’abstraction dans la mesure où, dans ce cas, la peinture ne manifeste plus la moindre subjectivité qui pouvait encore le retenir, par la séduction des matières, chez Tapiès, par un geste admirablement tracé, chez Hantaï ou de Staël, ou encore par la suggestion des formes chez Ubac ou Manessier. Ici les formes géométriques et la couleur sont réduites à leur plus simple expression. Et c’est en tant que telles qu’elles ont un pouvoir de métamorphose, qu’elles sont porteuses de significations qui se traduisent sur le regard sous forme d’énergie, et non sous forme d’explication rationnelle ou de tendance idéaliste. Venues du fond des origines, elles sont des signes matériels qui renvoient à des manifestations, lisibles ou illisibles, peu importe. On doit imaginer que Planque a ressenti, devant cette œuvre belle et austère, les affinités qui la liaient à la recherche cézanienne d’une architecture de la présence comme aux harmonies spirituelles que poursuivait un peintre – également sujet de réflexion chez Palazuelo – comme Paul Klee.
Mirabras, 1958
Huile sur toile
38 x 45,9 cm