Paul Cézanne
(1839 – 1906)
Sans conteste, dans la hiérarchie des préférences de Jean Planque la figure de Cézanne trône au sommet. Il est le premier à lui apprendre à considérer le tableau comme un langage à part, autonome, fruit double de la vision et de l’expression. Planque a très vite compris que la très grande leçon de Cézanne, c’est que cette révolution qui va infléchir le destin de toute la peinture à venir, se vit chez cet homme comme un combat de tous les jours. Cette dimension humaine de l’aventure cézanienne demeure un modèle de vie aux yeux du jeune Vaudois qui, par ailleurs, a lu avec passion le texte de son compatriote C. F. Ramuz, L’exemple de Cézanne, paru en 1906. C’est au point que, aussitôt après la guerre, il décide de se rendre au pied de la Montagne Sainte-Victoire afin de tenter dans cette lumière si particulière de tenter à son tour la carrière d’artiste. Pendant quatre ans il étudiera dans la solitude d’un petit ermitage aux environs d’Aix-en-Provence, l’œuvre et les écrits du maître. Une de ses premiers achats, lorsqu’il gagnera enfin sa vie, sera une aquarelle de Cézanne et, plus tard, travaillant pour la galerie de Beyeler, il n’aura de cesse de dénicher des œuvres du maître. C’est encore Cézanne qui lui offre l’opportunité de rencontrer Picasso, le jour même de ses cinquante ans : venu présenter à ce dernier un tableau à l’achat, Jean Planque tirera, grâce à l’éloquence dont il fit preuve lors de la discussion qui s’ensuivit, le bénéfice imprévu de devenir l’ami et un proche confident de l’artiste vieillissant. C’est enfin Cézanne qui a guidé les membres de la Fondation à déposer en 2010 sa collection au musée Granet de sa ville, couronnant de la sorte une vie tout entière placée sous la tutelle admirée de cet artiste.
Environs d’Aix, vers 1902
Aquarelle et mine de plomb sur papier vélin
48 x 59 cm