Paul Klee
(1879 – 1940)
Planque considère l’œuvre de Klee, découverte à Bâle vers 1930, comme l’une des plus hautes du XXe siècle dans la mesure où elle lui semble capable de dépasser le drame historique et le moi individuel pour faire ressentir à travers un langage particulier, modeste, nullement autoritaire, une magie qui séduit et relie. Klee est au sommet de la culture occidentale, écrit-il, il a tout assimilé et parvient cependant à s’adresser à ses contemporains, sans se révolter, sans remettre en question tout l’héritage dont il est issu. Par ces traits de caractère on peut dire qu’il constitue l’opposé absolu de Dubuffet, même si Planque rappelle que le peintre suisse était l’un des rares artistes à trouver grâce aux yeux de ce dernier. Dans ses exercices au pinceau qu’à la fin de sa vie il conduit quotidiennement dans son petit atelier de La Sarraz, et qu’il appelait volontiers ses « gammes », Planque emprunte lui-même beaucoup au monde pictural de Klee : coloris, science des passages et des rythmes, organisation de la surface en petits éléments d’une géométrie vibratile, collages et transparences.
Mit der rotierenden schwarzen Sonne und dem Pfeile, 1919
Gouache et tempera sur toile
24,5 x 31,5 cm