Henri Michaux
(1899 – 1984)
La présence d’une aquarelle d’Henri Michaux au sein de la collection Planque ne doit pas surprendre si l’on songe à l’intérêt que le collectionneur n’a cessé de porter aux œuvres où le tracé d’une écriture joue un rôle primordial, comme chez Klee, Hantaï, Dubuffet ou Tobey, pour ne citer que quelques artistes retenus par lui. Dans cette splendide aquarelle, le poète-dessinateur qu’est Michaux se laisse conduire par les accidents qui surgissent sur la feuille ou agit sur eux, mais selon le strict minimum, les yeux fermés pourrait-on dire, afin de se laisser surprendre par les conséquences de son geste. Jean Planque reconnaît là une attitude de non-agir qu’il revendique souvent pour lui-même dans son appréhension des œuvres, s’efforçant de ne jamais exiger de l’image qu’elle le rassure ou qu’elle confirme ce qu’il sait déjà, mais qu’elle offre un spectacle à la fois inédit et durable, un spectacle qui s’adresse exclusivement aux yeux, au détriment de l’intelligence et de la mémoire.
Emmanuel, 1953
Aquarelle sur papier gros grain
49 x 31,5 cm
© 2017, ProLitteris, Zurich